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VOIX DES AUTEURS: GILLES PLAZY (entretien paru en janvier 2024 dans « Rebelle(s »)

Gilles Plazy
Gilles Plazy

Journaliste, auteur d’une cinquante d’ouvrages (plusieurs romans, des essais, des recueils) Gilles Plazy, quatre-vingt un printemps, poursuit une route originale, inscrite dans la lignée surréaliste, à travers diverses plaquettes publiées par de toutes petites maison, parfois auto-éditées. Résidant désormais en Bretagne, l’homme a bien voulu évoquer son travail de création.

Étienne Ruhaud : Pourquoi avez-vous choisi d’auto-éditer le recueil ? Conseilleriez-vous cette démarche à d’autres écrivains ?

Gilles Plazy : Ce n’est qu’un mince livret que j’ai fait imprimer hors commerce à peu d’exemplaires pour le communiquer à quelques amis et relations plus ou moins proches. Il contient les douze premiers poèmes d’un ouvrage qui en compte soixante et pour lequel je n’ai en vue aucun éditeur. L’auto-édition, je l’ai d’abord pratiquée sous la bannière d’une cellule (et non “maison”) d’édition, La Sirène étoilée, devenue ensuite Clé de Douze, avec laquelle j’ai publié d’autres auteurs en tirage restreint. Cela m’a permis de réaliser les livres selon mon désir en assurant la maquette, les illustrations éventuellement et les relatons avec une excellente imprimerie numérique bretonne.

Étienne Ruhaud : Pouvez-vous nous en dire davantage sur le titre ? Le livre s’appelle donc Première élégie de Stankennig ? S’agissait-il, d’abord, de rendre hommage à ce lieu de Cornouaille où vous avez vécu?

Gilles Plazy : J’ai en effet voulu dans un premier temps, en faisant un clin d’œil à Rilke, inscrire l’ouvrage dans le site de Cornouaille où il s’est élaboré au cours de la quinzaine d’années que j’y ai passées. J’ai bouclé l’ouvrage (concocté par brassage, collage, concrétion de textes antérieurs, publiés ou inédits ainsi devenus caduc) au moment où je quittais ce lieu, ainsi me séparant de la Bretagne et de l’océan qui m’étaient chers. Depuis je pense que ce titre n’est pas opportun, mais je n’en ai pas encore trouvé un qui me satisfasse.

Étienne Ruhaud : L’élégie évoque un genre triste. Le poète latin Tibulle parle ainsi de la plaintive élégie. Pourtant, la couverture est illustrée par un jeune bouffon dansant, souriant, coiffé d’un bonnet de clown. N’est-ce pas contradictoire ?

Gilles Plazy : Ironie ici plus que contradiction. J’ai une grande affection pour Rilke, mais je ne m’inscris pas dans sa succession et le bouffon, joker d’un jeu de cartes ancien, marque la distance.

Étienne Ruhaud : Le poème est divisé en douze parties. La maison d’édition, si j’ose dire (puisque le textes est auto-édité, cf. plus haut), s’appelle « Clé de douze ». Cela fait-il sens ? Comment ? Vous déclarez, par ailleurs, qu’il s’agit là de la première des « six élégies ». Or, six, c’est justement la moitié de douze.

Gilles Plazy : Le coup des Elégies m’amusait et j’ai dans un premier temps tenté d’en mettre en forme une dizaine selon l’exemple de Rilke. Je les ai vite trouvées longues et indigestes et je les ai découpées et remontées (je travaille beaucoup en montage, réduction, concentration) jusqu’à obtenir soixante poèmes-paragraphes dont chacun est autonome mais dont l’ensemble me paraît avoir une bonne cohérence.

Pour retrouver la suite de l’entretien, cliquer sur le lien suivant:

« ROUGE DANS LE VENT DE L’AUBE », GILLES PLAZY, L’Atelier de l’Épeire, gilles.plazy@orange.fr (CITATION)

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   Opale ouverte fragilité d’un souffle somnambule exquis dans l’absence de nostalgie s’en prenant aux lois de la gravité chimère encore marquée du sacre de l’incendie amours adolescentes dans le brasier allumé par Isidore Ducasse au pied de la tour Saint-Jacques où meurt Gérard de Nerval l’horizon s’ouvre sur une solitude océanique la nuit ainsi transfigurée par les flammes le rire du bossu descend le long des colonnes de pierre ineffables transatlantiques au fond des yeux la nuit transfigurée par la ferveur d’Arthur Rimbaud encanaillé d’aventures improbables halluciné d’un siècle finissant merveille utopique d’un tournesol de magie sidérale l’amour fou flotte au vent de l’éventuel rose des sables Mélusine attend Merlin au Sphinx Hôtel où de tout bois s’allume le feu de bouleversantes révélations la douleur des roses s’inscrit en cercles répétitifs le brouillard n’est jamais une excuse opéra fabuleux rideau rouge sur la place Dauphine Nadja entre en scène le soleil a cessé de pâlir demandez-lui si la lueur de ses yeux est à vendre.