PAGE PAYSAGE
Follow PAGE PAYSAGE on WordPress.com

Catégories

mars 2023
L M M J V S D
 12345
6789101112
13141516171819
20212223242526
2728293031  

LE GROUPE SURRÉALISME(S). Réflexion.

Chers amis,

J’ai créé le groupe Facebook « surréalisme(s) » il y a environ quatre ans. Nous sommes aujourd’hui 2063. Il s’agissait, pour moi, d’influer une dynamique en invitant plusieurs passionnés à partager leurs connaissances, ainsi que leurs propres travaux. Un incident mineur, sans gravité aucune, m’a incité à re-préciser quelques règles, à ré-affirmer ce que doit être, à mon sens, la philosophie même de « surréalisme(s) », son fonctionnement. Je copie/colle tout simplement le billet posté sur le réseau.

André Breton et Pierre Drieu La Rochelle

Je dois, une nouvelle fois, rappeler les règles du groupe:

  • Nous ne pouvons accueillir de poèmes, de textes ou d’annonces individuelles n’ayant aucun lien avec le surréalisme. Nous ne disons pas que tel ou tel poème soit mauvais, que telle ou telle oeuvre soit inintéressante. Simplement, le surréalisme est un mouvement bien précis, avec des variations. De fait le haïku (entre autres) n’y a pas sa place.
  • Le groupe est apolitique. Un modérateur a cru bon de supprimer un post autour de la figure controversée de Pierre Drieu La Rochelle. Or Drieu, dont nous connaissons l’évolution pour le moins fâcheuse, et l’antisémitisme, a bel et bien été proche du groupe, et en a dressé une satire mordante dans le roman Gilles. Donc, en précisant les choses (ce que je me suis appliqué à faire), on peut parfaitement l’évoquer ici même. En rappelant que certaines figures surréalistes connues ou négligées (Robert Desnos, Sonia Mossé, le fils de José Corti, les frères Simonpoli, etc.), sont mortes en déportation et/ou sous la torture.
  • La censure n’a pas sa place. Il en va de même pour les précédents posts autour de Staline ou de Trotski (sachant que Staline a peu ou prou fait supprimer des millions de Soviétiques). Ces deux figures ont été centrales pour le mouvement surréaliste, quoi qu’on en pense. Je constate au passage que des gens n’intervenant absolument jamais se sont crus investis d’une mission de commissaires idéologiques. Je suis heureux de les voir enfin commenter. Il serait bon qu’ils les fassent aussi quand on parle d’Eluard, ou tout simplement lorsqu’on partage un tableau de Magritte. Apparemment ça ne les intéresse pas des masses, d’où je conclus que le surréalisme en tant que tel les passionne moins que la polémique.
  • Toute discussion à ce propos est ouverte. J’ai créé ce groupe il y a déjà plusieurs années dans un esprit de liberté.
André Breton, Diego Rivera, Léon Trotski, Mexico, 1938.
Publicité

BIENTÔT!

Chers amis,

   Retrouvons nous en avril chez Claire Cecchini (que nous remercions), à la galerie l’Officine, métro Ménilmontant. Nous parlerons de nos livres respectifs: Les Chant des ferrailleurs (Gabriel BOKSZTEJN), Aurora Cornu (Pierre CORMARY, collection « Eléphant blanc », dirigée par votre serviteur), et enfin moi-même, avec mon recueil Animaux paru en 2020. 

  Trois auteurs estampillés « Unicité », donc!

  La rencontre sera suivie d’un apéritif dînatoire (payant), arrosé d’un délicieux vin corse. 

  À très vite!

 L’évènement sur Facebook: 

https://www.facebook.com/events/1257313991799112?ref=newsfeed

Pour retrouver nos livres:

https://editions-unicite.fr/index.php?fbclid=IwAR33wN01Xtr3p5VygvCKdkssGRhjgWbOrurOaLJoY7z-ACz1nGcDp9NJKWo

Site de la galerie « L’Officine »:

https://www.officinemenilmontant.com/

SAUVONS LA LUCARNE!

Je relaie ici l’appel d’Armel Louis, infatigable défenseur de la littérature, menacé d’expulsion. J’ai organisé moult rencontres à la Lucarne, ai participé à plusieurs. Ensemble, sauvons cette petite librairie indépendante, au milieu d’un no man’s land culturel. Si chacun participe, ne serait-ce qu’à la hauteur de 10 euros, nous pouvons encore inverser la tendance. Je relaie donc l’article ci-dessous:

https://actu.fr/ile-de-france/paris_75056/menacee-d-expulsion-une-librairie-du-19e-arrondissement-tente-de-resister_57782941.html

Lien vers la cagnotte en ligne:

https://www.leetchi.com/c/sauvons-la-librairie?utm_source=copylink&utm_medium=social_sharing&fbclid=IwAR0KRSS1BflQ3nZ5FA9XyRqAkQArzw7lXxB7UPuq7sRNqq0fYPrrJk9fFuE

« ANDRÉ BRETON » PAR HANS BELLMER (surréalisme)

Illustration pour l’essai de Julien Gracq, André Breton, quelques aspects de l’écrivain, éditions José Corti, Paris, 1948.

VOIX DES AUTEURS: ENTRETIEN AVEC GALIEN SARDE (publié dans « ActuaLitté » en novembre 2022)

Galien Sarde : “C’est après l’écoute d’images oniriques que la dystopie a surgi

   Surprenant premier roman : enfermés dans un monde souterrain surveillés par une mystérieuse milice, plusieurs hommes et femmes parviennent à s’échapper, et sillonnent le désert à bord d’une jeep. Apocalyptique, effrayant, le livre se situe à mi-chemin entre le roman de science-fiction et le récit poétique. Galien Sarde, quarante-six ans, agrégé ès lettres, y déploie une langue riche, en une sorte de lyrisme sombre, sinon apocalyptique. Deuxième ouvrage publié par Fables fertiles, la toute jeune maison de Guylian Dai, Échec, et Mat, loin des grosses machines littéraires et des prix de la rentrée, tranche par son originalité, sa force onirique.

ActuaLitté

ActuaLitté : Échec, et Mat est votre premier livre publié. Écriviez-vous, avant? Pouvez-vous nous parler de votre parcours d’auteur?

Galien Sarde : Oui. J’écris depuis toujours — depuis l’âge de quinze ans. J’ai d’abord conçu des poèmes qui se sont affranchis par degrés des formes fixes pour aboutir à des textes en prose des plus libres. Le roman est venu ensuite, aux alentours de vingt-cinq ans. J’ai souhaité, grâce à lui, confronter mes idéaux aux maux du monde.

Échec, et Mat décrit un monde cruel, apocalyptique, effrayant. Cela correspond-il à votre vision de l’avenir? Êtes-vous pessimiste?

Aucunement. Échec, et Mat est né d’un rêve qui m’a offert une esthétique immédiate, qui échappait à toute vision visée de l’avenir. Ce n’est qu’en l’écrivant, en traversant ses fragments par des fils narratifs, que ce rêve a engendré un monde post-apocalyptique. Autrement dit, c’est en me mettant à l’écoute d’images oniriques que la dystopie a surgi, sans intention préalable. Par ailleurs, je suis plutôt optimiste par nature.

S’agit-il d’un roman d’anticipation?

Non et oui. Oui, car il dépeint, de fait, un état futur possible pour la Terre où nous vivons, suite à des catastrophes qui évoquent celles qui menacent notre époque. Non, car l’essentiel du roman est ailleurs, dans ses dimensions initiatiques et odysséennes, ainsi que dans les mots qui le portent, et qui échappent. L’avenir d’Échec, et Mat est irrigué, du reste, d’éléments antiques.

Quels auteurs vous ont influencé? Lisez-vous essentiellement de la science-fiction?

Les auteurs qui m’ont influencé viennent d’horizons différents. Citons Baudelaire, Simon, Butor, Duras, du côté des auteurs français ; Auster et King, du côté des auteurs américains, sans aucune exhaustivité. Quant à la science-fiction, non, je n’en lis pour ainsi dire jamais. C’est plutôt du côté du cinéma qu’ont pu venir certains des éléments futuristes qui tissent ma fiction.

Jean-Paul Sartre estime que toute écriture est nécessairement engagée. Partagez-vous ce point de vue? Pensez-vous que votre roman ait un message à délivrer, d’ordre politique, social?

En dernière instance, oui. Toute écriture émane d’un être désirant qui s’exprime pour se transformer et transformer le monde, même s’il ne s’assigne aucun objectif politique en particulier. Disant cela, je songe à Nietzsche, à son concept de « volonté de puissance », qui s’inscrit dans la sphère de la création. D’un autre point de vue, on peut tracer une ligne entre les œuvres qui projettent une vision politique du monde explicite, manifeste, et celles qui font la part belle à d’autres dimensions de la vie humaine. Il reste que cette ligne est arbitraire, dans la mesure où toute fiction se rattache au monde dont elle émane pour en fournir une lecture subjective.

En ce qui me concerne, je dirai qu’Échec, et Mat est le lieu d’un engagement littéraire. Mon but premier a été d’offrir au lecteur une expérience esthétique prenante, sidérante, à travers un style enfiévré comme une caméra embarquée à bord d’une jeep en plein désert. Néanmoins, ce roman pose sans conteste des questions politiques brûlantes et dispense des idées au sujet de la notion de fiction même, en lien avec celle du désir. In fine, il suggère des moralités.

Malgré la noirceur du propos, on est frappé par le lyrisme, la poésie qui se dégage, au détour des pages. Les descriptions de lieux sont ainsi très travaillées, et le roman offre une série de tableaux. Vous sentez-vous également poète? Lisez-vous de la poésie?

Échec, et Mat relève, entre autres, d’une esthétique du contraste. Celle-ci se répercute à tous les niveaux du roman. Ainsi, à la noirceur du propos correspondent des stases de grâce, sinon d’extase. Les deux s’aimantent, au demeurant, tout comme l’horizontalité de la Cité appelle la verticalité du désert. Tout compte fait, ce livre est un livre lumineux, pour ne pas dire éblouissant. La poésie s’y trouve pour exhausser l’ensemble des contrastes qui le structurent tant sur le plan sensuel que sur le plan émotionnel. J’en lis d’ailleurs assez souvent pour atteindre au cœur battant du langage.

Les héroïnes (Eurydice, faiseuse d’oracles, Doris et Phèdre), portent des noms tirés de la mythologie. Plusieurs allusions à l’Antiquité, à la culture antique, parcourent l’ensemble. Nous savons que vous êtes agrégé ès Lettres. Quelle place, pour la culture classique, dans Échec, et Mat? Lisez-vous encore les Anciens?

J’ai lu et lis encore, parfois, ceux qu’on peut appeler les « Anciens ». Homère en tête. La mythologie gréco-latine nourrit mon imaginaire littéraire en profondeur, dans un souci de force et d’universalité, notamment. C’est un outil d’écriture grâce auquel j’ai doté Échec, et Mat d’une profondeur de champ temporel qui fait écho à l’ampleur cosmique que ce roman convoque.

Pour lire la suite de l’entretien, cliquer ici:

https://actualitte.com/article/108659/interviews/galien-sarde-c-est-apres-l-ecoute-d-images-oniriques-que-la-dystopie-a-surgi

ANGST

VOIX DES AUTEURS: UN ENTRETIEN AVEC JEANNE ORIENT (« L’escale de Jeanne »).

Journaliste littéraire, vlogueuse, Jeanne Orient m’a interviewé le 27 janvier pour sa chaîne, « L’escale de Jeanne ». Je ne sais comment la remercier (et n’hésitez pas à vous abonner à sa chaîne).

VOIX DES AUTEURS: UN ENTRETIEN AVEC JACQUES CAUDA (paru dans « ActuaLitté », novembre 2022)

Jacques Cauda : “Prose comme poésie. J’écris.

Autoportrait de Jacques Cauda.

Initiateur du mouvement surfiguratif, Jacques Cauda, soixante-sept ans, manie la plume comme il manie le pinceau, soit avec passion, gourmandise, frénésie. Ancien étudiant en philosophie, ancien documentariste professionnel, l’homme publie depuis 2002, à un rythme soutenu, tout en dirigeant « La Bleu-Turquin », collection des éditions Douro. Privilégiant les formes expérimentales, riche de nombreuses références, l’homme poursuit une œuvre singulière, loin des modes du moment.

ActuaLitté : Tu as commencé à publier à l’âge de quarante-sept ans, et depuis les titres s’enchaînent, à un rythme impressionnant. Comment expliquer cette créativité? Peut-on parler d’urgence?

Jacques Cauda : Je l’explique le plus simplement du monde : j’écris pour m’être emparé du secret… Il m’aurait échappé si j’avais moins souvent retiré les robes des filles. Je dus toutefois avoir la force d’aller plus loin. Ces phrases de Bataille me vont droit au cœur. Retirer les robes des filles prend du temps. Et aller plus loin, davantage. Aller jusqu’à l’os… Sade aussi a écrit sur le tard.

Urgence ? dis-tu. C’est le mot ; ce sont les services des urgences de différents hôpitaux où j’ai été conduit qui me poussent au vif aujourd’hui. Et au plus vif possible ! Tous les chemins menant à l’os, n’est-ce pas… Aussi mon atelier est à deux pas (parfois moins) du Père-Lachaise !

Tu as d’abord été documentariste, et la plupart de tes livres semblent influencés par l’art cinématographique : qu’il s’agisse du dernier (Caméra Greco), dans lequel tu cites nombre de réalisateurs, ou des précédents. On est souvent frappés par le caractère scénarisé de ton style. L’écriture constitue-t-elle un prolongement de ton précédent métier?

Jacques Cauda : Je vais encore pendant un court moment rester du côté de Bataille, via son ami acéphale André Masson. Ce dernier avait titré Monet le fondateur un article dévolu à la peinture. Quel rapport avec le cinéma ? J’y viens. Chaque artiste suit deux voies, deux guides FONDATEURS ; la voie de l’influence et la voie de l’évolution, comme l’a souligné Jean-Hubert Martin lors de l’exposition « Carambolages ». Tu auras remarqué qu’aux murs de beaucoup d’ateliers sont punaisées des cartes postales, des photos, des reproductions ; des asperges de Manet, un bison de Lascaux, une descente de croix de Raphaël, une statuette khmère… Que sais-je encore ?… L’influence, n’est-ce pas, et d’où qu’elle vienne, à l’instar de Warburg qui rapproche le Quattrocento de la civilisation Hopi ! Chez moi, c’est l’actrice de cinéma Edy Williams qui enlumine l’atelier où j’écris. Elle veille avec Ferdinand Griffon sur mon verbe du commencement : griffonner !

Caméra Greco, en effet, c’est du cinéma, du cinéma allé au soleil de la peinture. J’y montre Hitchcock descendant du Greco, Buñuel de Courbet, Aubier de Cézanne, et ainsi de suite… J’y montre comme j’y monte. Image par image. Luciole par luciole. En écho à la Survivance des Lucioles de Georges Didi-Huberman : Qu’y a-t-il de plus fragile qu’une image, quand elle est tenue à l’impossible ou n’existe que dans la difficile métamorphose de la chute en survie?Caméra Greco élève cette chute à la beauté nouvelle d’une invention de formes en perpétuelle survivance.

Autrement dit, pour écrire dans une langue, il faut mourir dans une autre. Le cinéma est mort, prête-lui ma plume.

À ce propos, tu cites fréquemment Jean-Luc Godard, qui pratiquait un cinéma expérimental. Dans quelle mesure te sens-tu proche de ce créateur?

Jacques Cauda : Ferdinand : Un poète qui s’appelle révolver

Marianne : Robert Browning!


Me revoici avec Ferdinand Griffon, personnage central de Pierrot le fou ! Ferdinand Griffon = Bardamu ! Avec lui, le cinéma, c’est la transsudation des possibles sexuels. C’est pourquoi le plus important transsudat cinématographique est Pierrot le fou obtenu par le passage à travers la pellicule vasculaire (intacte ou non, je l’ignore ?) des « Voyelles » d’Arthur Rimbaud vers les espaces interstitiels ! Et là-dessus, je mets mon chapeau !

Il y a une trentaine d’années, j’avais écrit ceci à propos de Godard : Vous vous souvenez sans doute également de Sauve qui peut (la vie) où il y a un Piaget qui porte la même blouse de coton bleu que l’ouvrier de chez Lip, le même visage émacié et le même cheveu noir. Est-il à l’image de Protagoras qui affirme que tout est vrai et que rien n’est faux; et qu’il est impossible de dire le faux? Ou bien à l’imitation de Platon qui laisse entendre que nous ne sommes qu’en n’étant pas autre chose? Comme Nathalie Baye qui pédale sur son vélo à l’arrêt? Paradoxe de Zénon? Le corps ne peut se prouver dans une analytique qui fait des sections d’un continu spatial représentant le temps. Ainsi va Godard(Ce texte paraîtra prochainement dans le numéro 14 des Cahiers de Tinbad).

Pour retrouver la totalité de l’entretien, cliquez sur le lien suivant:

https://actualitte.com/article/108531/interviews/jacques-cauda-prose-comme-poesie-j-ecris

« SOLUS LOCUS », JILL MULLEADY, 2018, URUGUAY, USA (surréalisme)

Mémoire des poètes: Фёдор Михайлович Достоевский (9 février 1881)

Fédor Dostoievski est mort le 9 février 1881 à Saint-Petersbourg, à l’âge de 59 ans. 

L’hiver, surtout pendant les journées sombres, la vue du fleuve et de l’autre rive lointaine provoquait la nostalgie. Une impression de tristesse déchirante émanait de ces plaines sauvages et vides. C’était pire encore quand un soleil clair dardait ses rayons sur l’immense linceul de neige ; on aurait voulu alors s’envoler vers les lointains de cette steppe qui commençait sur l’autre rive et s’allongeait vers le sud, comme une nappe infinie, sur un espace de quinze cents verstes.

 (Souvenirs de la maison des morts)

Saisissez votre adresse e-mail pour vous abonner à ce blog et recevoir une notification de chaque nouvel article par e-mail.

Rejoignez les 155 autres abonnés
%d blogueurs aiment cette page :