Bizarres batraciens, tout ronds, sans queue ni pattes, enfoncés dans des tombes, au milieu des marais.
De loin on dirait d’énormes œufs pourris, enfouis aux trois-quarts.
Leur corps marron et pustuleux forme comme une boule, un gros ballon. Seul le haut dépasse. Deux yeux rouges et une gueule plissée d’une moue permanente, et d’où sort parfois une langue en forme de laisse, pour gober ce qui passe, ce qui nage ou ce qui vole : rongeurs, poissons, libellules, grenouilles et petits oiseaux. Toutes bestioles avalées dans un gargouillement.
Toxique, leur peau brûle l’épiderme. Les habitants les craignent, et les vénèrent, leur sacrifiant parfois un lapin, ou un poulet, pour apaiser les astres. Seuls les enfants s’en amusent, les tuant à coups de pierre comme on crèverait une vesse-de-loup. Le krap dégage une forte fumée verte, odeur de soufre et de merde, dans une explosion de sang, de tripes, et de vermine, un ultime pet. Répandus à plusieurs mètres, les restes de l’animal, très fertiles, nourrissent la terre, et engendrent de nouveaux kraps.
Je ne suis pas revenu sur le blog depuis presque trois semaines, et je déserte progressivement les réseaux sociaux pour lire, tenir mon journal, courir les expositions. Tempus fugit! Quoi qu’il en soit, me revoici pour annoncer deux heureux évènements, à venir très prochainement dans notre belle capitale.
Le jeudi 27 octobre, à 19H45, le jeune cinéaste catalan, à propos duquel on peut, je crois, parler de génie, présentera son nouveau film La mort de Louis XIV, mettant en scène Jean-Pierre Léaud dans un grand retour très attendu. Organisée « Film factory », cette avant-première aura lieu au MKII Quai de Loire/Quai de Seine (14 Quai de Seine, 75019 PARIS, station Jaurès). J’y serai, naturellement.
Restons dans le XIXème arrondissement. Le 30 octobre, à 19 heures, mon ami le chanteur napolitain Eduardo Pisani, candidat très sérieux à l’Académie française, lira ses Poèmes tout nus à 19 heures au restaurant « Le Rigoletto », 337 rue de Belleville, 75019 PARIS (station « Porte des Lilas », ligne 11). On peut dîner sur place pour un prix plus que raisonnable.
Tu aimais Les fraises des bois, Tu aimais Les chansons d’Elton John, Tu aimais Les films avec Alain Delon, Tu aimais La musique classique, Tu aimais Jouer du piano, Tu aimais Aller à l’Opéra, Tu aimais Patiner sur la glace, Tu aimais La cuisine japonaise, Tu aimais Aller à Brighton, Tu aimais Le Lac des Cygnes, Tu aimais Boire du thé, Tu aimais Téléphoner à ta mère, Tu aimais Prendre le taxi, Mais surtout, Surtout, Tu aimais Me faire chier.
… Le nom même de Blois serait d’origine gauloise et viendrait du mot bleiz, gardé dans la langue bretonne et signifiant loup. Le voisinage des forêts de Boulogne et de Russy, donne un crédit certain à cette étymologie. L’endroit a certes évolué depuis les Carnutes, tribu habitant la région.
Une rue du vieux Centre
J’ouvris les yeux et je vis mille fenêtres à la fois, un entassement irrégulier et confus de maisons, des clochers, un château, et sur la colline un couronnement de grands arbres et une rangée de façades aiguës à pignons de pierre au bord de l’eau, toute une vieille ville en amphithéâtre, capricieusement répandue sur les saillies d’un plan incliné, et, à cela près que l’Océan est plus large que la Loire et n’a pas de pont qui mène à l’autre rive, presque pareille à cette ville de Guernesey que j’habite aujourd’hui. Le soleil se levait sur Blois.
(Victor Hugo, Lettre à M.A. Queyroy du 17 avril 1864)
Splendide château de Chambord
En 1989 parut Les escaliers de Chambord de Pascal Quignard. Je n’ai pas lu le roman (j’essaierai de la faire en 2016). Ci-dessous une photo de l’escalier central, qui donne son titre au roman: