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VOIX DES AUTEURS: UN ENTRETIEN AVEC OLIVIER MASSÉ

Journaliste indépendant, directeur du webzine briochin Litzic, Patrick Béguinel m’a fait l’honneur d’accueillir un entretien passé avec Olivier Massé, autour du roman La Chienne, inspiré par l’Iliade. Un chaleureux merci à lui!

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OLIVIER MASSÉ PARLE DU « CANON SANDA » DANS « DIÉRÈSE » 82

Auteur des Poèmes préhistoriques (précédemment évoqués par mes soins. Cf. ci-dessous), le Girondin Olivier Massé a chroniqué Le Canon Sanda dans Diérèse 82. La note a par ailleurs été reproduite sur Babelio. Un chaleureux merci à lui, donc!

NB: Consacré à l’oeuvre poétique de l’éditeur et occultiste Paul Sanda, Le Canon Sanda est paru dans ma collection Eléphant blanc, aux éditions Unicité.

Cet essai d’Odile Cohen-Abbas entend nous présenter l’œuvre de Paul Sanda, passant en revue de nombreux recueils de ce poète. Pas moins de quatorze se succèdent ainsi, de 1999 (Pour la chair de l’ile) à 2020 (Les iles du silence). Le projet s’avère entièrement passionné, d’une dévoration de l’être atteignant d’emblée le cosmos (plusieurs photographies de l’espace galactique en font écho d’emblée et au fil des pages). La forte présence de Paul Sanda s’y prête assurément : en exergue, l’organisation saisissante de ses journées au rythme identique, fait de marches, de méditation et d’écriture, et en postface son commentaire félicitant l’autrice d’avoir saisi la facture organique de l’évocation. En effet, le corps, le désir sexuel comme une essence, sont très présents, et c’est toute une puissance de flux et de reflux, de bouleversements et de jaillissements, que l’on perçoit. Car Odile Cohen-Abbas nous donne avant tout à percevoir les effets de la poésie, ainsi que la substance qu’elle exprime, à travers son écriture enthousiaste au sens quasi étymologique, habitée par l’esprit du poète. Les rites des légendes, des mythes, des songes, des transgressions oniriques, ont même poids que ceux de la réalité. Toutes formes s’évasent, se transvasent, s’échangent, trouvent dans ces ondoyantes, giboyeuses mutations, impacts sensibles et poussées de sensualité. La passion n’empêche pas la méthode, et le lecteur appréciera, après chaque évocation, une citation substantielle du recueil en question, puis une nouvelle page faisant un écho enserré visuellement dans un grand cercle. Ainsi cet extrait de citation d’Entre chien et loup : j’ai voulu la mort pour chaque/transformation pour chaque caresse nouvelle/ pour chaque tourbillon sauvage des aspérités/ voilà que je pleure au château pour chaque/ étoile aigüe et pour tous les défis disparates du/ corps on dirait que la marmite stomacale tressaille/ voilà qu’aux abysses crevassés de ce mur/ soudain l’enfance agonise reçoit-il en écho une nouvelle réécriture explicative, méditation, prolongement, passage : Après « le grand feu de cuisine », le « grand brasier pour le festin cannibale », un fil de séparation se tire entre le passé jaloux et un présent, obscurément hypothétique, qui exige l’agonie de l’enfance en sacrifice.

A la lecture de chaque page il semble bien que tout, dans cet ouvrage, puisse ainsi se retrouver dans chacun de ses éléments, et la conception alchimique ne s’oublie pas, révélatrice du monde sans interruption. Travail de titan sur travail de titan, le Canon Sanda s’insère enfin dans la nouvelle collection littéraire des éditions Unicité, « Eléphant blanc », dirigée par Etienne Ruhaud.

L’article d’Olivier Massé sur le site Babélio:

https://www.babelio.com/livres/Cohen-Abbas-Le-canon-Sanda/1340159/critiques/2695448

Notre article sur les Poèmes préhistoriques d’Olivier Massé dans Diérèse 73 (été 2018):

https://www.babelio.com/livres/Masse-Poemes-prehistoriques/1304883/critiques/2545131

« LE CANON SANDA » SUR BABÉLIO!

Le Bordelais Olivier Massé, dont nous avons déjà parlé sur ce blog (en chroniquant notamment Poèmes préhistoriques, cf. ci-dessous), a introduit Le Canon Sanda sur Babélio, soit dans la principal site de partage littéraire francophone. L’éléphant blanc fait donc une entrée triomphale sur le portail. Le début d’une longue série… Pour retrouver la critique d’Olivier Massé, ainsi que celle de Christophe Dauphin (copiée/collée par mes soins), suivre le lien suivant.

Le canon Sanda – Odile Cohen-Abbas – Babelio

https://pagepaysage.wordpress.com/2018/10/13/poemes-prehistoriques-olivier-masse-lharmattan-2013-article-paru-dans-dierese-73-ete-2018/

« POÈMES PRÉHISTORIQUES », OLIVIER MASSÉ, L’HARMATTAN, 2013 (article paru dans « Diérèse » 73, été 2018). 

poèmes préhistoriques

   Imaginer la vie à l’âge de pierre : la chose a déjà été tentée dans le champ romanesque et cinématographique, mais probablement jamais en poésie. Chroniqueur régulier pour Diérèse, l’Aquitain Olivier Massé s’y est essayé. À l’instar de Rosny Ainé dans La Guerre du feu, l’auteur se met ainsi dans la peau d’un homme des cavernes. Divisé en trois parties (« En plaine et en forêt », « Dans la caverne » et « La tribu »), ce bref volume semble plutôt bien documenté, puisqu’il retrace avec force détails ce que devait être la vie quotidienne d’un chasseur-cueilleur. O. Massé, fasciné par l’art pariétal périgourdin, connaît manifestement bien une période qu’il décrit avec précision, par étapes : depuis la chasse, dépeinte notamment dans « Les Bisons », jusqu’aux rites propres au groupe, à travers un poème tel « La danse » : La nuit tombe à peine/C’est que nous n’avons pas/Assez dansé (p. 51). S’il ne détaille pas les rites religieux (la chose étant impossible, puisque la spiritualité de ce temps nous demeure inconnue), O. Massé donne corps à un mystérieux « chaman », dans la pièce du même nom : Un cheval fou traverse mon esprit/Quelques mots ont ouvert la porte de l’enclos/L’espace inconnu/Et maintenant dans la plaine/Mille bruits de sabot (p. 32-33). Comme dans chaque croyance primitive, les animaux dessinés sur les parois de la grotte occupent une place centrale, et incarnent chacun une fonction, dans le panthéisme abrupt de la tribu : Au centre du mur deux rennes face à face/Aucun ne leur ressemble/Bisons chevaux cerfs et taureaux/Tournent autour/Force et beauté face à face/Face contre face/Avec tendresse. Il en va de même des éléments naturels : l’herbe, le feu, l’eau s’intègrent à ce paganisme archaïque, à la force du ciel (p. 27). Pour autant, O. Massé ne compose pas là un pur ouvrage documentaire, aride et froid, mais bien un recueil poétique, inspiré et vivant. Ainsi le rapport aux animaux, souvent empreint de violence (car il s’agit bien de chasser, de tuer pour la viande), est-il parfois mêlé de fascination, voire de tendresse. En harmonie avec un monde enchanté, divin, l’homme préhistorique-créateur, imitateur mais aussi démiurge, fait partie du Tout, ne paraît pas dissocié du milieu naturel, de la steppe. Un fort lyrisme, apparaît ainsi tout au fil des pages, tantôt joyeux, tantôt mélancolique, notamment lorsque sont évoqués les oiseaux du désastre (p. 49).

   Écrits en vers libres, brefs et sobres, savamment rythmés, ces Poèmes préhistoriques ne constituent pas seulement une curiosité, un hapax littéraire, mais bien un ensemble cohérent, émouvant ; et qui nous plonge dans l’esprit et le corps de nos lointains ancêtres, quelque part, très loin.

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