MÉMOIRE DES POÈTES: JACQUES ABEILLE (1942-2022)
…. Jacques Abeille nous a quittés le 23 janvier 2022. Il avait 79 ans. Je ne développerai pas ici de biographie détaillée, ne connaissant pas assez son oeuvre. Lié au mouvement surréaliste, comme Jean Carrive et Pierre Molinier, eux aussi bordelais, Jacques Abeille nous a laissé de très beaux vers érotiques. Ayant eu la chance de rencontrer l’homme une fois à la Galerie l’Usine (boulevard de la Villette) de Claude Brabant vers 2010, j’ai moi-même chroniqué La Guerre entre les arbres (éditions Cadex, 1997), recueil dont on trouvera un extrait ci-dessous. Je joins deux liens:
- la notice Wikipédia consacrée à Jacques Abeille: https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_Abeille
- ma chronique, évoquée plus haut: https://pagepaysage.wordpress.com/2014/09/26/la-guerre-entre-les-arbres-jacques-abeille-cadex-1997-note-de-lecture-parue-dans-dierese-50-a-lautomne-2010/
les peupliers caressent l’aine du ciel
le ciel grave se frotte au sol
vois sans gêne
viens
accroupie là
pose ton cul sur ma face
de tes poils sombres abrase mon nez
grave mes paupières
étouffe-moi de chair mûre
fonds dans ta source
mouille
mouette impatiente
mouille-moi
brouille mes larmes
confonds mes rides
La guerre entre les arbres. éditions Cadex, 1997
« CHANSONS ET POÈMES » (PAUL VECCHIALI) À LA FNAC DES HALLES!
Merci à notre ami Eric Dubois pour cette belle photo. Publié par votre serviteur dans la collection « Eléphant blanc », le recueil Chansons et poèmes de Paul Vecchiali se retrouve donc au rayon « poésie » de la Fnac parisienne des Halles. Grande joie.
Vous pouvez commander l’ouvrage en librairie, ou alors directement sur le site d’Unicité:
http://www.editions-unicite.fr/auteurs/VECCHIALI-Paul/chansons-et-poemes-de-paul-vecchiali/index.php
GUYLIAN DAI PARLE DU « CANON SANDA » (ODILE COHEN-ABBAS, éditions Unicité, collection « Eléphant blanc »).
Notre ami Guylian Dai a écrit un très bel article sur Le Canon Sanda pour le webzine Zone critique, auquel je collabore moi-même. Grand merci à Pierre Poligone, également, pour son travail d’animateur. Ma collection « Eléphant blanc » (éditions Unicité) existe aussi, d’abord, grâce aux lecteurs et aux critiques.
« DISPARAÎTRE » DANS « CULTURE 31 »
Un chaleureux merci à Raphaëlle Dos Santos et à Bruno Del Puerto pour ce très bel article dans la webzine toulousain Culture 31. D’autant plus touché que je connais bien la ville, où réside une part de ma famille. Neuf ans après, le roman continue à vivre, grâce à vous.
« DIÉRÈSE » 83 (HIVER-PRINTEMPS 2022)
Chers amis,
Le quatre-vingt-troisième numéro de Diérèse paraît le 24 janvier. Outre un important dossier sur Thierry Metz, vous y trouverez deux articles critiques de mon cru, ainsi qu’une note biographique consacrée à André Delons (1909-1940), poète surréaliste et résistant, disparu en mer. Pour commander la revue, envoyez un chèque de 19,90 euros à l’ordre de Daniel Martinez (8 avenue Hoche, 77380 Ozoir-la-Ferrière). L’abonnement (un an, trois numéros), est à 45 euros.
PIERRE CORMARY PARLE DE « DISPARAÎTRE ».
Merci infiniment à notre ami, l’éminent houellebecquologue Pierre Cormary pour ce bel article sur mon roman Disparaître (éditions Unicité, 2013). Nous reparlerons avec Pierre -éléphanteau blanc d’octobre- de Roumanie et de femmes, très rapidement, à travers un livre.
CLÉMENT SIMON PARLE DE « CHANSONS ET POÈMES » DE PAUL VECCHIALI (ÉDITIONS UNICITÉ, COLL. « ÉLÉPHANT BLANC »)
Retrouvez le très riche article de notre ami cancalais Clément Simon autour de Paul Vecchiali, dans le jeune webzine Maze. Fin connaisseur du cinéaste, Clément évoque avec justesse et profondeur les textes du recueil, publié par votre serviteur dans la collection « Éléphant blanc », comme vous savez.
« ANIMAUX » À LA BNF
Animaux catalogué à la BNF!
Je l’ai déjà dit ici: un jour, au rez-de-jardin, je suis tombé sur le livre d’un surréaliste belge (publié dans les années 60), et qui n’avait jamais été massicoté. Les pages étaient donc encore reliées, ce qui signifie que personne ne l’avait lu en presque 55 ans. J’ai donc demandé à une bibliothécaire d’opérer, de peur d’abîmer ce beau volume bordeaux, évoquant Maldoror. Le livre n’avait donc bénéficié d’aucun like ni commentaire, mais au moins il était là, posé sur l’étagère, comme pour m’attendre. Et cela remplacera toujours n’importe quel blog ou n’importe quel texte Facebook non imprimé, destiné malgré tout à une disparition, à plus ou moins long terme. On me répliquera que la BNF disparaîtra d’ici la fin des temps, ou d’ici la fin de la France, que je souhaite la plus tardive possible. Certes. Mais d’ici là… Rien ne remplacera jamais l’imprimé. Joie narcissique, donc, à savoir mes propres livres conservés en ce lieu prestigieux, à côté des Reader’s digests comme des Harlequins, comme des Balzac. C’est dans ces moments-là que tout le reste, soit le nombre de ventes, la diffusion, demeurent indifférents. Accessoires, à tout le moins.

« PIANO SUR L’EAU », CATHERINE ANDRIEU, ÉDITIONS RAFAEL DE SURTIS, 2021.

Ce matin je m’étais coupé les cheveux
Juste avant de voir ton masque mortuaire
Grimaçant gueule ouverte yeux ouverts
Ton souffle comme seule preuve de ta présence
Les stupéfiants a dit le vétérinaire en te caressant
S’il savait que tu l’aurais abattu d’un seul coup de patte
Toi l’âme de la forêt sauvage
Et te voilà tu n’es pas mort mais mes cheveux
Sont devenus blancs en une seule nuit
Tu as le secret de mes nuits étoilées
La rue illuminée le soir, le manège que tu regardes
Couché sur le balcon les bateaux
Je me mets au piano et nous glissons
Sur l’eau.