Tobe Hooper vient de nous quitter, à l’âge de 74 ans. L’occasion pour nous de lui rendre un ultime hommage, à travers cette scène finale de Massacre à la tronçonneuse, film devenu culte, réalisé avec un budget dérisoire en 1971. Nous y voyons « Leatherface », personnage cauchemardesque, inspiré du tueur en série Ed Gein, suivre avec sa tronçonneuse une des malheureuses touristes égarées dans un hameau paumé du Texas, peuplé de sadiques. Ex étudiant ès Lettres d’origine islandaise, Gunnar Hansen, qui incarne le monstre, a lui disparu en 2015.
« LE film d’horreur des années 70 et l’un des plus grands jamais tournés.
(…) une date, l’archétype du film inoubliable qui saisit toujours autant malgré les visionnages à répétition. Une œuvre dure et brutale qui traverse les décennies sans perdre de sa force. Un cauchemar éveillé qui surprend toujours par son étonnante virtuosité. Et surtout, un opus indispensable au même titre que le Frankenstein de James Whale ou que le King Kong de Merian C. Cooper et Ernest B. Schoedsack. » (dvdclassik)
Tout cela semble parfaitement juste sauf que je n’en partage pas la totalité, je conteste surtout le caractère inoubliable et son carctère indispensable aujourd’hui: je ferai une distinction entre les oeuvres devenues des classiques, toujours « modernes », et les films novateurs à leur époque, des films-jalons dont l’importance historique est indéniable mais pas forcément toujours actuels car tout simplement démodés ou dépassés ou rendus indigestes en raison de leur postérité…
Par ailleurs rapprocher cette oeuvre des films cités ci-dessus, vrais classiques incontournables du fantastique plus que de l’horreur, me paraît peu judicieux; oui « Il s’inscrit dans la lignée des premiers survivals de l’histoire du cinéma, au même titre que les très controversés Délivrance, réalisé par John Boorman, ou La Dernière maison sur la gauche, réalisé par le quasi-débutant Wes Craven », mais on peut se demander si le film d’horreur en tant que genre n’est pas condamné au vieillissement par essence, surtout s’il repose essentiellement sur son côté purement technique et novateur et non sur une vision forte de l’humanité.
Je dois reconnaître ses qualités évidentes de mise en scène donc mais ne peux que reconnaître le caractère présentement plus parodique ou grotesque, en aucun cas insoutenable, son caractère dur et brutal n’étant plus qu’un lointain souvenir…
Pour l’horreur, plutôt penser à « Requiem pour un massacre » par exemple… ou aux films muets de Bunuel… ou certains films d’Haneke? Ou…
Rendre hommage à Romero, oui pourquoi pas?! Au film de Hooper, ouais?
Et Jess Franco? Déjà fait par nos amis des Cahiers dernièrement! Quant à Rollin…
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Je te rejoins en partie. Le fait d’innover n’est pas toujours la marque du génie. Avant « Ulysse », ainsi, un auteur aujourd’hui oublié, un Français, avait écrit « Les lauriers sont coupés », premier monologue intérieur de toute l’histoire littéraire. J’ai lu le bouquin en question. Pas grand chose à en retirer. De même, Hooper a certes innové, mais en effet « Massacre à la tronçonneuse » garde quelque chose de terriblement daté. A lundi????
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